Une belle bande de valeureux cyclistes aux jambes et aux cadres d'aciers nous font l'honneur de présenter leur projet "Grand tour des Hautes Pyrénées" réalisé en juin 2022. Bon voyage à travers le 65 grâce à cette fabuleuse rétrospective de leur trip. Le but ? Relier les plus beaux trails du département dans une boucle logique et le tout en emportant son matériel (duvet, réchaud, tente ...). C'est couillu et ça nous a beaucoup plu !
La descente su r le Lac d'Estaing
L'ÉQUIPE :
Margot, kiné du groupe surnommé "Pogacar" pour sa forme physique
Louis, jeune cadre dynamique chez @milcindustry aka Francis
Alexandre, aka KarmAlex pour son karma négatif
Pascal, soudeur chez @milcindustry et MacGyver de l'équipe
Nathan, Jamy chez @milcindustry avec lui c'est pas sorcier
Rémi, le fabriquant @soumcycles
Le gros du travail a été de créer l’itinéraire. Une longue étude et des discussions passionnées, pour réussir à se mettre d'accord sur la route à emprunter. En effet, on ne va pas vraiment faire le tour du département, nous allons faire le tour qui nous arrange... Uniquement la partie montagne en évitant la plaine Tarbaise. L'idée étant de toucher les deux frontières, Ouest et Est, en basculant d'une vallée à l'autre par de sublimes sentiers...
JOUR 1 : "Ils oublièrent leurs jambes sur le parking..."
La veille du départ, les préparatifs n'ont pas été de tout repos, et le verdict est là. Balance à l'appui, chacun part avec 30kg en plus (vélo, nourriture, eau, bagagerie...).
Départ de Bagnères-de-Bigorre le 3 juin 2022 en direction du Casque du Lhéris, par le col des Palomières. La météo du jour (et des jours suivants) tourne à l'orage en fin de journée. Le but est donc de trouver un abris confortable pour la nuit avant que la météo se déchaîne ! Nous avons donc opté pour la cabane ouverte du col de Beyrède.
Cette première journée est dure ! Elle sème le doute sur l'équipe et sa capacité à réaliser le tour prévu...
Arrivé à la cabane, les blagues et la bonne humeur nous font oublier la mise en route compliquée. On allume la cheminée et c'est parti pour une douce nuit.
JOUR 2 : "Le Kern nid d'Estron"
6h40 : le réveil sonne, le levé de soleil nous motive pour cette belle journée. Au programme, col d'Aspin, Hourquette d'Ancizan et nuit au dessus de Jézeau.
Au petit déjeuner sardine et dhal de la veille avant de se mettre en selle. La piste reliant le col de Beyrède au col d'Aspin se termine en sentier et se prolonge sous le Plo del Naou. Un sentier magnifique avec une vue panoramique sur l'Arbizon, le Pic du Midi.
1000m de dénivelé négatif nous attendent pour plonger sur la vallée d'Aure et le magnifique village d'Arreau.
La "salamandre" serpente sous les sapins, nous pouvons tester la bagagerie déjà éprouvée la veille dans la descente du Lhéris. Les relevés s'enchaînent, les sauts passent étrangement bien mais mettent à rude epreuve le porte-bagage de Nathan...
Arreau est l'occasion d'un ravitaillement avant d'attaquer la longue ascension du col des Sonères. Proche de celui-ci, le brouillard est épais et l'orage gronde, le plan B est envisagé : la cabane de Camous. Mais où est-elle ? Après avoir lu la carte IGN et descendu le vallon à tatons : "Elle est là ! "
Après avoir posé nos affaires, nous partons à la recherche d'eau. Les sources indiquées sur la carte sont à sec... Enfin, un filet d'eau sort du sol, juste assez pour la douche à la popotte et la cuisine.
Après un Yams et de grosses discussions sur la manière de couper le fromage nous entamons une nuit très désagréable entre chaleur et espace restreint.
JOUR 3 : "KarmAlex est né"
Avec la journée d'hier, nous avons pris un peu de retard sur l'itinéraire prévu !
Alexandre, surnommé KarmAlex pour son rôle de "chat noir" de l'expédition, retrouve son pneu arrière à plat au réveil. Un regonflage et on croise les doigts.
C'est parti pour la descente 4 étoiles sur le village haut perché d'Ardengost. Après cette première descente, on fait un point chute : il ne reste que Rémi qui a échappé à la glissade.
Le pneu de KarmAlex ne tient pas et nous décidons d'opérer. Une mèche et un changement de liquide tubeless, le tout claqué à la pompe à main petit volume par Pascal, wow... on est reparti pour Bareilles.
Nous continuons notre chemin par le lac de Bareilles et un poussage pour passer le col du Lion. La descente jusqu'à Mont nous attend... Une remontée rapide nous conduis au début de la "Skyvall" pour sauter les tables. Le chargement des vélos, savamment étudié nous permet de profiter de cette piste à toute berzingue.
18h : Quelques biscuits caramels chocolats, un coca et nous voilà déterminés à rattraper le retard de la veille, direction le Col d'Azet. Une motivation et une allure surprenante nous ont permis d'arriver à 21h au bivouac : le pla d'Arsoué.
Ça y est, c'est la première ouverture de tente et le test du bivouac. Ce soir, c'est l'anniversaire de Louis aka Francis, raviolles, gâteau basque et au lit !
JOUR 4 : "Alexandre Barbouillé"
On commence la journée par le pliage du bivouac, c'est long ! Une traversée du ruisseaux, une petite liaison avec vue et c'est parti pour les pentes de la "Classique de Ens" qui descend sur Saint-Lary. Chute de Rémi dans les premiers virages sur une mauvaise réception : genou en sang et durite de freins arrachée, c'est parti pour une fin de spécial rock.
Un accueil fabuleux par l'équipe du magasin Joe Bike avec carte blanche dans l'atelier. Une purge atypique réalisée par Pascal nous permet de repartir de plus belle. Les 2700m de D+ de la veille et la chute ne nous motivent pas à faire le détour par la fameuse "Portet Guchen" que l'on connais bien. Nous montons directement à la Hourquette d'Ancizan, "c'est quand même les vacances ! ". De plus, depuis Jezeau, Alex est barbouillé. La montée de la Hourquette sous smecta ne fut pas une mince affaire...
Les nuages arrivent vites, il ne faut pas trainer. Direction le Courtaou des Esclozes, une autre cabane ouverte. Le courtaou dans les Pyrénées désigne un regroupement de cabane pour les estives, un petit village d'altitude.
Aujourd'hui, la plupart sont laissés à l'abandon ou entretenu par les communes ou association, un patrimoine à conserver.
La pluie ça mouille. Nous arrivons quand même rapidement à la cabane. Alexandre, en difficulté, se pose la question de rentrer en vue de son état et de l'étape qui nous attend le lendemain.
JOUR 5 : "La peur n'évite pas le danger"
La nuit a porté ses fruits, Alex est d'attaque ! Après une rapide visite des Courtaous, nous commençons la montée en direction du Tourmalet.
Arrêt obligatoire à la Mongie pour un "café rapide" qui se transforme vite en repas "entrée plat dessert", de quoi finir le Tourmalet comme il se doit. On passe rapidement la foule du col pour continuer l'ascension sur le lac d'Oncet juste en dessous du Pic du Midi de Bigorre. Pour la descente, c'est le GR10, un sentier magnifique à flanc de la vallée.
Après un sacré saut de mouton, le porte-bagage de Louis cède. Pascal sort sa cordelette pour une réparation express qui tiendra jusqu'à la fin. Nous allons chercher les belles épingles de "La Pierre Polonaise" avant un arrêt cheesecake chez Martine à Barèges . La boîte de pandore est ouverte. Et puis il faut bien fêter l'anniversaire de Nathan !
Direction chez Jean-Louis, pour poser la tente avec vue sur la vallée de Luz-St Sauveur.
Nous passons la soirée avec Jean Louis, le patron de la crêperie perché sur sa montagne, un sacré personnage: "Il est partit où le pape va tout seul".
JOUR 6 : "La tradtion ! "
Un réveil perché au dessus de Sers et nous nous mettons en selle pour la fin du GR10. Petit crochet à Luz-Saint-Sauveur pour recharger "la tradition", le GIN "Lost mountain" dans la fiole en inox.
C'est parti pour la montée de Luz Ardiden puis le col de Riou, ça risque de piquer les jambes. La météo n'est pas au rendez-vous, un léger crachin risque de tourner à la pluie. Nous passons ce magnifique col et nous laissons la station de Luz pour un paysage plus sauvage. La descente dans les sapins est rythmée de bons appuis naturels.
Arrivée à Cauterets en fin de journée, la pluie tombe. On choisit de s'arrêter là, dans une auberge de jeunesse, où une douche chaude et une nuit au sec nous attendent. Wow la douche à plus de 8°C c'est vraiment bien ! La chambre ? Un dortoir en dessous d'une ancienne église, sympa l'ambiance !
JOUR 7 : "Vous portez tous des sandales ? "
Pschiiiitttttt ! Au matin, le regonflage du pneu de Karmalex s'est mal passé, la valve est restée dans la pompe. Pascal à la rescousse et nous partons pour le Cambasque et l'ascension du Col d'Ilhéou "Ilhééééaaaouuuuuu" pour basculer sur la vallée du lac d'Estaing.
Pour changer des arrêts transits nous obtons pour un arrêt transat en haut de la station de Cauterets. La vue est belle et nous permet d'apercevoir quelques beaux sommets des Pyrénées : Le Vignemale, le Balaïtous, le Pic du Midi d'Ossau...
Un single de montagne et un shooting photo plus tard, nous voilà au lac d'Estaing. Petite baignade pour Margot et nous attaquons le col des Bordères.
Un dilemne crucial s'offre à nous : Pumptrack + pizzas à Arrens ou Lac de Soum via le mythique col du Soulor pour la fin de journée ?
Les pizzas étaient vraiment bonnes... :)
JOUR 8 : "Izeeebyy"
Départ d'Arrens pour le Col de Liar qui commence avec un bon 16% puis se prolonge sous le cagnard. Pour la descente c'est le fameux enchaînement "MTR" + "Mont de Gez" qui nous permet de glisser dans la vallée des Gaves. Que c'est beau !
La fuite du frein arrière de Margot nous amène dans un magasin pour une réparation. Un coca et une glace et nous voila reparti pour l'ascension jusqu'au Lac d'Isaby. Rémi ne se sent pas très bien dans cette montée laborieuse et sous ce soleil qui cogne.
Installation des tentes au bord du lac et baignade salvatrice pour la dernière nuit.